STOP aux agressions : le TEC et le Ministre Philippe HENRY se réunissent

STOP aux agressions : le TEC et le Ministre Philippe HENRY se réunissent

Les agressions sur les collaborateurs du secteur des transports en commun sont à la hausse sur le territoire wallon depuis plusieurs années, et plus encore ces dernières semaines. À l’initiative de Monsieur Philippe Henry, Vice-Président et Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures, une réunion s’est tenue ce vendredi 16 février au Palais des Congrès de Liège afin de remédier à cette situation.

Des agressions répétées

Pour l'année 2023, le TEC a recensé un total de 150 agressions sur les membres de son personnel, sans compter les insultes et propos haineux passés sous silence. C’est 2,5 fois plus qu’en 2015.

Story image

"Ces agressions, aussi bien verbales que physiques, ont des impacts psychologiques lourds, avec des répercussions tant sur les collaborateurs que sur leurs familles. C’est intolérable ! ", exprime Jean-Michel Soors, Administrateur général du TEC.

La région liégeoise particulièrement impactée

Si les agressions ont lieu sur l’ensemble du territoire wallon, la région liégeoise est la plus lourdement touchée. Sur les 150 agressions répertoriées en 2023, 110 (73%) ont eu lieu dans la région liégeoise. ​

Story image

Depuis janvier 2024, 108 incidents majeurs ont déjà eu lieu en région liégeoise. C'est 57% de plus qu'en 2023, à la même période.

"Ces agressions renforcent le sentiment d'insécurité des conducteurs, parfois visés directement, mais également des clients, qui assistent aussi à ces tirs d'arme, de pavés ou à ces coups de marteau", ajoute Frédéric Dhondt, Directeur de la Business Unit Liège-Verviers.

Des conséquences sur la mobilité

Ces agressions répétées ont également un impact direct sur le service aux voyageurs. "150 agressions, c’est 150 personnes absentes, soit 28 services rendus impossibles et des centaines de voyages impactés", ajoute Jean-Michel Soors. "Il est grand temps d’arrêter d’agresser nos collaborateurs !".

Des actions menées par le TEC

Le TEC travaille activement avec ses collaborateurs pour réduire au maximum le risque d'agressions sur l’ensemble du territoire wallon. Parmi les actions déjà menées ou à venir, se trouvent :

  • En prévention :
    • l’installation de cabines fermées et de valideurs à toutes les portes des véhicules articulés de Liège ;
    • la simplification de l’achat de titre de transport directement via l’application TEC ;
    • l’amélioration de l’information voyageurs en temps réel ;
    • l’évolution des systèmes billettiques afin de permettre l’achat encore plus facile d’un titre de transport. Des solutions telles que le paiement à bord par carte bancaire ou une logique de post-paiement sont en cours d’étude ;
    • de nouvelles formations internes et capsules d’e-learning pour aider le personnel de terrain à identifier plus vite l’agressivité, à apprendre à réagir rapidement et de manière adaptée afin d’éviter l’escalade des situations de conflits ;
    • l’organisation et l’augmentation des opérations à grande échelle en collaboration avec les services de police, de contrôle et de sécurité.
  • En accompagnement :
    • l’accès direct du personnel de conduite au dispatching ;
    • un suivi psychologique proposé à tout membre du personnel victime d’agression, ainsi qu’une prise en charge par l’encadrement.
  • En sensibilisation :
    • des campagnes de sensibilisation de la population, telles que la campagne conjointe avec les 4 opérateurs de transport public, diffusée en février 2022, ou encore la dernière campagne Respect du TEC, lancée en décembre 2023.
  • En dissuasion :
    • le renforcement du système de sécurité via des équipes présentes tard le soir/la nuit et une extension de la couverture des zones avec surveillance caméra permettant de mener des patrouilles virtuelles ;
    • l’augmentation (fréquence) du contrôle des titres de transport ;
    • l’analyse systématique de différents indicateurs (lieux et heures des agressions, par exemple) afin de mieux cibler les mesures préventives menées par les autorités ;
    • l’organisation et l’augmentation des opérations à grande échelle en collaboration avec les services de police, de contrôle et de sécurité.
  • En répression :
    • le dépôt de plainte systématique pour toute agression, qu’elle soit verbale, physique ou matérielle, avec une tolérance zéro.

Les attentes du TEC

Face à ce problème de grande ampleur, le TEC ne peut agir seul, et appelle au soutien des différentes parties prenantes en demandant :

  • un engagement du Ministre de la Mobilité d’interpeller ses homologues de l'Intérieur, de la Justice et de l’Action sociale afin d’envisager des pistes d’actions sur le terrain de la répression et de la prévention ;
  • une visibilité accrue de la police sur le terrain, en particulier sur les zones jugées problématiques ;
  • une présence des agents de police à bord des bus ;
  • une attention particulière aux conducteurs lors de rencontres sur le terrain avec les patrouilles de police ;
  • un engagement de construire avec les Communes ou les regroupements de Communes une stratégie conjointe de lutte contre les agressions sur leur territoire ;
  • la mise en place de contacts rapprochés entre les dispatchings du TEC et ceux de la police ;
  • le suivi des dépôts de plainte pour toute agression qu'elle soit verbale, physique ou matérielle ;
  • l'installation de caméras de surveillance publiques aux arrêts jugés problématiques ;
  • une accélération dans l’interpellation des agresseurs, une rapidité dans le traitement judiciaire, une aggravation de la peine justifiée par l’attaque sur le Service Public, une médiatisation vers le personnel et le grand public des jugements rendus.

De nombreux participants ont assisté à cette réunion de travail, parmi lesquels Monsieur Hervé Jamar, Gouverneur de la province de Liège, Madame Catherine Collignon, Représentante du procureur du roi de Liège, Monsieur Sébastien Joris, Directeur-coordinateur pour la police fédérale de la province de Liège ainsi que les Bourgmestres des communes liégeoises. Tous ont à cœur de s'unir pour lutter contre ces trop nombreuses agressions et s'engagent à continuer les actions en collaboration avec le TEC. Le Parquet de Liège a par ailleurs affirmé traiter avec toute l’urgence nécessaire les plaintes pour infraction du TEC et des membres de son personnel, avec des peines proportionnées au regard des faits touchant le service public.


A propos de TEC

Le TEC en chiffres

  • Près de 5530 collaborateurs
  • 125 millions de voyageurs transportés
  • Plus de 2790 véhicules en circulation
  • 786 lignes
  • 122 millions de kilomètres parcourus